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Personne :
Émery-Bruneau, Judith

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Nom de famille

Émery-Bruneau

Prénom

Judith

Affiliation

Faculté des sciences de l'éducation, Université Laval

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Identifiant Canadiana

ncf12138787

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Résultats de recherche

Voici les éléments 1 - 1 sur 1
  • PublicationAccès libre
    Le rapport à la lecture littéraire : des pratiques et des conceptions de sujets-lecteurs en formation à l'enseignement du français à des intentions didactiques
    (2010) Émery-Bruneau, Judith; Falardeau, Érick; Simard, Denis
    Cette thèse soutient qu'il est impératif de former des enseignants de français qui ne seront pas que des animateurs passionnés de lecture ou que des guides interprétatifs, mais qui seront aussi des professionnels réfléchis, outillés, sensibles, capables de faire vivre aux élèves des démarches inductives qui les pousseront à trouver la source de leur sensibilité et de leur réflexivité en lecture littéraire pour se développer et pour mieux se comprendre comme sujets-lecteurs. Pour que les étudiants québécois en enseignement du français au secondaire deviennent des « sujets-lecteurs-enseignants » engagés dans un rapport à la lecture littéraire pluridimensionnel, dynamique et conscient, il nous semble inévitable de les amener à prendre en compte leur rapport à la lecture littéraire, dans toutes ses dimensions, dans sa dynamique et dans ses interrelations, dans la façon dont elles sont articulées, réfléchies et mise à distance pour leur permettre de transformer leur rapport à la lecture littéraire, car c'est de la transformation consciente que nait la formation réfléchie. Cette thèse de doctorat a permis d'expliquer les raisons pour lesquelles les étudiants québécois en formation à l'enseignement du français au secondaire ont un ensemble de pratiques et de conceptions multiples et hétéroclites de la lecture littéraire et de son enseignement, et que leurs expériences - personnelle et scolaire - ont influencé leur rapport à la lecture littéraire et leurs intentions didactiques. Ces étudiants ont en effet reçu une formation hétérogène en lecture de textes littéraires au secondaire et au postsecondaire, formation qui a davantage été menée par la subjectivité de leurs enseignants (choix des contenus, des corpus, des approches, des pratiques) car, dans le contexte québécois dans lequel ils ont évolué (MÉQ, 1994; MÉQ, 1995; MÉQ, 2001), aucun corpus national ni aucune approche de l'enseignement des textes littéraires aux écoles primaire et secondaire n'étaient prescrits. Comme les connaissances et les pratiques de ces futurs enseignants sont éclectiques, notamment en raison des écoles qu'ils ont fréquentées, des enseignants qu'ils ont connus, des lectures personnelles et scolaires qu'ils ont réalisées ou de leurs intérêts et de leurs motivations à lire des œuvres littéraires, et que leurs intentions didactiques ne sont pas toujours claires et peu stabilisées, cette recherche a permis d'analyser la façon dont s'est construit leur rapport à la lecture littéraire et la façon dont ils perçoivent les élèves comme sujets-lecteurs. Dans le but de comprendre les conceptions et la façon dont les étudiants en formation à l'enseignement du français s'engagent dans la lecture littéraire en tant que sujets-lecteurs et en tant que futurs enseignants de français du secondaire, nous avons construit la notion de « rapport à la lecture littéraire » à des fins euristiques . Elle s'inscrit dans le cadre d'une réflexion didactique sur l'enseignement des textes littéraires qui fait une place à la sensibilité et à la réflexivité des élèves et de l'enseignant, comme sujets-lecteurs qui se transforment à travers chaque expérience de lecture littéraire. Au cœur de cette recherche sur le sujet-lecteur se trouve la notion de « rapport à », vue dans la continuité des travaux du Groupe de Recherche Enseignement et Culture (Falardeau et Simard) sur le rapport à la culture, de ceux de l'équipe Scriptura (Chartrand et Blaser) sur le rapport à l'écrit et de ceux de l'équipe ESCOL (Chariot, Bautier et Rochex) sur le rapport au savoir. Le « rapport à la lecture littéraire » est compris comme l'ensemble diversifié de relations dynamiques d'un sujet-lecteur avec la lecture littéraire. Cet ensemble de relations dynamiques est constitué de deux plans, soit le plan personnel (le rapport à la lecture littéraire du sujet-lecteur, étudiant en formation à l'enseignement) et le plan didactique (la prise en compte, par le futur enseignant, du rapport à la lecture littéraire des élèves, et la façon dont il entend les former). Chaque plan est composé de quatre dimensions interreliées : la dimension subjective (projets personnels, représentations, aspects psychoaffectifs, axiologiques et réflexifs impliqués dans la lecture littéraire), la dimension sociale (rôle des autres, de l'école, des enseignants et rôle de la lecture littéraire dans le rapport au monde du sujet), la dimension épistémique (nature, rôle et conceptions des savoirs et savoir-faire, ainsi que le rôle de la lecture littéraire dans le développement des savoirs et savoir-faire) et la dimension praxéologique (les pratiques concrètes de lecture littéraire, soit les types de textes lus, les lieux et les contextes de lecture, la situation et les objectifs de lecture, le temps et la fréquence de lecture, ainsi que l'activité du sujet-lecteur pendant sa réception du texte). Pour tout sujet-lecteur, la relation entre ces différentes dimensions et leurs aspects varie en fonction des textes lus et des contextes dans lesquels ils ont été reçus. La notion de « rapport à la lecture littéraire » éclaire F interrelation entre ces plans et ces dimensions, ainsi que la façon dont s'active ce processus dynamique chez les sujets. Cette thèse de doctorat a donc permis de comprendre le rapport à la lecture littéraire d'étudiants en formation à l'enseignement du français et d'analyser son influence sur la façon dont ils conçoivent l'enseignement des textes littéraires et la formation des élèves sujets-lecteurs. À partir d'entretiens semi-dirigés menés avec des étudiants en enseignement (n = 15), nous avons analysé la relation entre les plans personnel et didactique de leur rapport à la lecture littéraire en tenant compte de la façon dont agissent et se tissent les dimensions dans ces deux plans. L'analyse de contenu des discours des sujets a permis de documenter leurs conceptions de sujets-lecteurs et a révélé leurs actions - conscientes ou non - menées dans des pratiques lectorales déclarées qui génèrent des intentions didactiques puisant leur origine dans le plan personnel. Les résultats montrent comment les plans personnel et didactique présentent des traits communs à plusieurs égards, pour la plupart des sujets interrogés, et de cerner l'impact des conceptions et pratiques de la lecture littéraire de ces sujets-lecteurs sur leurs intentions didactiques pour leur pratique enseignante future. Ces résultats ont également permis d'expliquer la prédominance des aspects psychoaffectifs et des références à des modèles de pratiques enseignantes et à formes scolaires connus des sujets ainsi que leurs rares références aux savoirs langagiers, littéraires et socioculturels dans leur discours sur l'enseignement de la lecture littéraire. En somme, cette thèse soutient que nous devons former des « sujets-lecteurs-enseignants », soit des professionnels outillés qui poseront des actions réfléchies, c'est-à-dire qui seront inscrits dans une « participation réfléchie » de la lecture littéraire et qui seront en mesure d'aussi amener leurs élèves à vivre cette dialectique qui caractérise la lecture littéraire et qui permet de transformer consciemment leur rapport à la lecture littéraire.