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Personne :
Mbemba, Ilenda

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Mbemba

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Ilenda

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Faculté des sciences de l'éducation, Université Laval

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Résultats de recherche

Voici les éléments 1 - 1 sur 1
  • PublicationAccès libre
    Impact de l'éducation sur les comportements techniques des agriculteurs : le cas du Bas-Zaïre (Zaïre)
    (1988) Mbemba, Ilenda; Diambomba, Miala
    La plupart des pays en voie de développement, dont le Zaïre, se trouvent dans une situation de déficit alimentaire. Cette situation est amplifiée par l'accroissement non proportionnel de la production agricole par rapport aux bouches à nourrir, la recherche continuelle de devises et 1'inextensibilité des terres arables exigeant dès lors une transformation des techniques agricoles utilisées jusque-là. Il est donc pertinent que la participation indispensable des agriculteurs à de nouveaux objectifs de production agricole nécessite conséquemment une diffusion des connaissances sur les nouvelles techniques agricoles. Cependant, diffuser les connaissances agricoles nouvelles constitue un aspect du problème; faire appliquer ce savoir par les agriculteurs représente un autre volet non moins important. C'est dans ces circonstances que le manque d'éducation a été présenté, dans ce contexte-ci, comme un handicap au développement. Car le rôle de l'éducation dans le développement économique, mis en évidence par des organismes internationaux comme 1'UNESCO et par les économistes tels que Schultz, Vaizey, Denison, Wharton, Griliches et bien d'autres encore, va au-delà du simple enseignement des connaissances et des techniques modernes. Par les valeurs qu'elle inculque aux élèves et par ses structures de fonctionnement, l'école constitue une porte ouverte aux influences dites modernes (Inkeles et Smith) et une source de productivité accrue du capital humain. Dans ce sens, l'éducation est censée former des individus qui, du fait de cette socialisation, sont en mesure de mieux comprendre les objectifs nouveaux d'une société en développement et de s'y intégrer par une participation accrue, celle-ci pouvant prendre la forme, dans le cas des agriculteurs, de l'emploi des techniques agricoles améliorées. La problématique générale de notre étude nous a permis d'appréhender les principaux traits de l'évolution de l'agriculture et de l'enseignement au Zaïre. Nous nous sommes intéressé spécialement aux cultivateurs de manioc de la région du Bas-Zaïre. Le choix de cette culture est justifié par son importance vitale à l'échelon nationale = ses feuilles et ses racines servent à des fins alimentaires. Par ailleurs, la culture du manioc a connu plusieurs tentatives de modernisation et la recherche agricole se consacre encore aujourd'hui à l'étude des conditions d'amélioration de sa production au Zaïre. Nous nous posons donc la question de savoir si l'éducation formelle, parmi d'autres variables, constitue une composante essentielle dans la détermination de ce que les agriculteurs font en matière de culture du manioc. L'échantillon de notre étude comprend 258 agriculteurs, hommes et femmes. Ces agriculteurs se répartissent entre la zone de Luozi et celle de Songololo. Au niveau de chacune de ces deux zones, les sujets ont été choisis aléatoirement aussi bien dans des villages encadrés par un centre agricole moderne que dans des villages qui ne l'étaient pas. Les données recueillies à l’aide d'un questionnaire ont été statistiquement analysées selon les techniques de la régression multiple. Dans une première étape de notre analyse, nous avons spécialement examiné tour à tour les relations entre les 9 variables indépendantes (éducation formelle, éducation non formelle, vulgarisation agricole, radio, commerçants, parents, lecture, agronome, expérience professionnelle) et chacune des trois variables dépendantes reliées aux connaissances agricoles et chacune des trois autres variables dépendantes relatives aux pratiques agricoles correspondant aux connaissances agricoles étudiées. Dans un deuxième temps, nous avons également introduit quatre variables de contrôle (zone, encadrement agricole, sexe, âge) dans notre analyse afin de mieux préciser l'importance de nos variables indépendantes. Enfin, un modèle d'analyse composé de toutes nos variables indépendantes et de contrôle prises ensemble nous a permis d ’observer la nature des relations ainsi mises en évidence par l'apport de ces variables indépendantes additionnelles par rapport à chaque variable dépendante. Les résultats observés indiquent que l’éducation formelle constitue une variable importante relativement au niveau des connaissances techniques des agriculteurs. Son impact varie selon la zone de résidence, l'encadrement agricole fourni aux agriculteurs, le sexe et l'âge des agriculteurs. D'autres variables, telles que la radio, la lecture, les commerçants, les parents, exercent aussi une influence positive sur le niveau des connaissances agricoles, dépendant des caractéristiques prises en compte. Cependant, aux trois niveaux de l'analyse, nous remarquons l'absence d'impact significatif de l'éducation formelle sur le niveau des pratiques agricoles. D'autres facteurs, tels que le niveau des connaissances agricoles, l'agronome, les commerçants, la radio, la lecture, expliquent mieux le niveau des pratiques agricoles des sujets inclus dans le présent travail. Ces résultats suggèrent que la relation entre l'éducation formelle et les pratiques agricoles n ’est pas directe et que l'influence de l’éducation formelle sur les comportements techniques des agriculteurs pourrait s'exercer de manière indirecte par le canal d'autres variables comme la lecture ou le niveau des connaissances techniques par exemple. Les agriculteurs encadrés démontrent un niveau de pratiques agricoles moins élevé que celui des sujets des villages non encadrés. Ce fait, qui va dans le sens contraire de notre hypothèse, confirme ce que le Département de l'Agriculture du Zaïre et certaines études ont signalé, à savoir que l'on ne constate pas de modification positive importante dans les comportements techniques des agriculteurs inclus dans des programmes de coopération agricole, une fois la mission des coopérants étrangers échue. Il importe aussi de tenir compte du passé relativement long des deux zones dans le développement des activités agricoles; ce qui expliquerait que même sans bénéficier de l'encadrement technique offert aux villages encadrés, les villageois non encadrés ont l’information sur les méthodes agricoles améliorées et qu’ils la mettent en pratique. Il faut également signaler le fait que les projets agricoles inclus dans notre étude reconnaissent l’existence de certains facteurs socio-économiques reliés au milieu, qui jouent comme contraintes et qui diluent leurs efforts de vulgarisation. Contrairement aux considérations théoriques émises dans notre étude, les agriculteurs de la zone de Luozi recourent à plus de pratiques agricoles recommandées que les sujets de la zone de Songololo. Oitre l'implication agricole importante de la collectivité où nous avons mené notre enquête, à Luozi, nous pensons que, à travers l'enclavement de leur zone, les agriculteurs perçoivent 1'agriculture comme la seule activité rémunératrice, en l'absence d'activités économiques formelles. Aussi, les méthodes agricoles améliorées peuvent être considérées comme des facteurs susceptibles de leur procurer plus de gains monétaires par l'amélioration de la qualité ou l'accroissement de la quantité de leur production agricole et être plus utilisées à cette fin. En ce qui concerne les agriculteurs de Songololo, la forte occupation humaine surtout le long de l’axe ferroviaire et la pression qui s'ensuit au niveau des terres cultivables, la commercialisation de plus en plus accrue des produits agricoles de cette région en raison de divers besoins d'argent, expliquent aussi le fait que certaines pratiques agricoles relatives à la protection et à l'amélioration des sols et des cultures (à l'instar de la jachère ou d'autres méthodes de fertilisation des champs) soient, paradoxalement, relativement négligées. Dans la présente étude, nous avons mis en lumière les variables qui, dans le contexte des agriculteurs du Bas-Zaïre, s'avèrent plus importantes que d'autres dans l'acquisition d'informations agricoles pertinentes et dans l'utilisation des pratiques agricoles recommandées en matière de culture du manioc. Dans un contexte de rareté des ressources matérielles et financières, il importe que les décideurs en matière de développement en général et de gestion des ressources humaines en particulier sachent identifier les facteurs qui sont, dans un cadre donné, plus déterminants que d'autres pour l’atteinte d'objectifs précis et dans la recherche des solutions rationnelles.