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Personne :
Larivière, Jean

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Larivière

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Jean

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Faculté de philosophie, Université Laval

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    L'analyse du nihilisme chez Nietzsche
    (2007) Larivière, Jean; Ricard, Marie-Andrée
    La question des valeurs et de la culture est au centre de l'œuvre de Nietzsche. Plus qu'un simple moraliste dont la tâche consiste à dépeindre les mœurs d'une époque, l'entreprise nietzschéenne s'engage à des considérations sur la valeur de ces valeurs et à leurs expressions dans la culture à travers l'histoire de l'Occident. C'est dans ce contexte que la thématique du nihilisme apparaît comme une figure essentielle à la compréhension de son œuvre. Une réflexion fondamentale habite toute l'œuvre de Nietzsche, quelles que soient les thématiques interrogées : le nihilisme est le mouvement historique qui détermine le déploiement de la culture occidentale. Cet enjeu nietzschéen trouve son origine dans cette question que Nietzsche lui-même formule dans La généalogie de la morale, à savoir : « D'où vient notre aversion pour l'homme ?» En effet, s'interroge Nietzsche, comment peut-il advenir que l'homme perde foi en sa propre valeur ? Ce mémoire se présente comme une tentative de comprendre le sens du nihilisme chez Nietzsche et les concepts qu'il englobe. Si le nihilisme signifie avant tout « que les valeurs se déprécient », ce concept polyphonique apparaît donc, non comme une « cause », mais comme « la logique de la décadence » elle-même. Or, on retrouve bien un parcours historique et une « logique » - philosophique, religieuse et morale - qui préside à cette aversion de l'homme par l'homme. Bien que l'histoire du nihilisme soit traversée et jalonnée par des idéaux aussi différents qu'éloignés dans le temps, il reste qu'ils suivent néanmoins un « destin commun » et une trame déterminée : la perspective nihiliste qui préside à leur enchaînement. Ainsi, métaphysique rédemptrice et morale consolante se sont données la main en tentant de travestir l'homme sous le masque de l'Idéal et des idoles, véritable négation édictée de l'existence. Nous avons semé les conditions de possibilité du nihilisme dans la façon même de déterminer nos valeurs et de s'y rapporter : valeurs suprêmes. De fait, dès l'origine, nous nous sommes fourvoyés dans la manière même de poser le problème de l'être et de la valeur. De sorte que le jeu des concepts structurant la métaphysique est toujours à l'œuvre dans le déploiement du nihilisme radical. Car si dans l'effondrement de la fable métaphysique apparaît la figure du nihiliste se réclamant du sentiment du délétère et de la vacuité de l'être, c'est que celui-ci reste à son insu prisonnier de la métaphysique de la Présence. Sa plainte exprime sa nostalgie de l'être et persiste comme conséquence d'un espoir déçu, d'une Présence manquante. Or, c'est de la décadence et des forces réactives qu'elles suscitent que surgit le nihilisme. La décadence est d'abord l'expression du ressentiment et de la volonté de vengeance qui met en accusation, par pure calomnie, le monde réel en prétendant lui substituer un « monde-vérité ». Mais la volonté de vérité devait tôt ou tard mettre à mal la métaphysique occidentale en y dévoilant la fumisterie qui s'y cachait. Suivant ce « mouvement décadentiste », la « mort de Dieu » se présentera, ensuite, comme le moment de grande désillusion. Par celle-ci, s'effrite la métaphysique et cet écroulement entraîne la destruction des idéaux, valeurs et des fins supra-sensibles dont elle était solidaire. Cette logique du ressentiment aboutit, lorsque disparaissent à jamais les Idéaux que l'on croyait éternels, à une récrimination de l'existence : à l'affirmation du néant. Le néant serait alors préférable à l'être. Néanmoins, le nihilisme est en lui-même libérateur. Celui-ci marque le passage à une « autre histoire », à une autre « humanité ». Il serait avant tout le tremplin vers des univers de sens inconnus et remplis de promesses. Mais cette crise nihiliste devra subir ses métamorphoses et l'homme traverser ses déserts où pessimisme, désillusion, tentative de récupération humaniste du contenu de la métaphysique surannée, passivité anesthésiante et destruction marquent autant d'heures inéluctables à franchir. Nous assistons alors aux temps des nihilismes dont le dernier homme marque la figure par excellence. Cependant, le déclin qu'entraîne la « mort de Dieu » laisse transparaître le travail nouveau d'une force de transformation à l'œuvre. C'est ainsi que les « forces réactives », se transformeront en « force active ». Car par-delà tout ressentiment, nausée et haine de l'existence, la vie pourra se laisser décliner tout autrement puisque la mort de Dieu appelle et oblige nécessairement une transmutation complète des valeurs, c'est-à-dire l'avènement même d'un nouveau principe d'évaluation des valeurs qui ne trouve sa « mesure » qu'à travers la volonté de puissance. Le dernier homme deviendra alors « l'homme qui veut périr » et laissera place à une affirmation supérieure, à la renaissance du divin de l'existence.