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Personne :
Guénette, Maryse

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Nom de famille

Guénette

Prénom

Maryse

Affiliation

Université Laval. Faculté des lettres

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Identifiant Canadiana

ncf10226889

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Résultats de recherche

Voici les éléments 1 - 2 sur 2
  • PublicationAccès libre
    Au coeur du patrimoine familial : stratégies matrimoniales et coutumes successorales à Brignoles de la fin du XIVe au milieu du XVe siècle
    (1994) Guénette, Maryse; Lavoie, Rodrigue; Beaucage, Benoît
    Pour faire l'histoire de Brignoles à la fin du Moyen Age d'une façon aussi féconde et intéressante que possible, une démarche s'imposait. Il fallait combiner les avantages des deux grandes approches adoptées par les historiens de la récente production d'études historiques concernant les villes du Sud (Provence ou régions limitrophes). C'est donc dire que cette étude s'est intéressée à la fois à l'insertion de la ville dans son terroir, à la composition de la propriété collective et individuelle, au partage de la richesse et à son lien avec le pouvoir, mais aussi aux comportements sociaux, c'est-à-dire aux stratégies matrimoniales et aux pratiques successorales mises en oeuvres pour assurer la continuité du patrimoine. Grâce à la mise en série des données tirées de sources abondantes et diversifiées (cadastres, délibérations communales, registres de comptes, contrats de mariage et de versements de dot, testaments et codicilles, actes de séparation de biens), des phénomènes et des attitudes ont pu être mis en relief, qui viennent nuancer l'impact catastrophique qu'on a trop souvent prêté aux événements perturbateurs de la fin du Moyen Age. Les aléas de la conjoncture que connaît le Moyen Age finissant sont bien connus; conflits politiques, disettes, famines, récessions économiques et épidémies jalonnent les XIVe et XVe siècles et laissent des traces plus ou moins profondes dans les sociétés qu'ils touchent. Mais sont-ils nécessairement générateurs de ruptures? Comment la société brignolaise réagit-elle pour sa part? Qu'est le cheminement de cette petite communauté urbaine au fil de ces années troublées? Un fait est incontestable: Brignoles à la fin du Moyen Age est une ville qui n'échappe pas aux effets parfois dévastateurs des malheurs qui frappent l'Europe et la Provence, sans pour autant abriter une société profondément désorganisée. Mais ces temps furent difficiles pour la communauté, ils laissent une impression d'instabilité, et s'il convient de nuancer, et parfois fortement, cette impression, l'étude révèle un fait important: l'histoire brignolaise du XIVe siècle finissant et de la première moitié du XVe siècle s'inscrit dans une continuité, mais une continuité qui n'exclut pas les changements lents, les adaptations. Basée encore et toujours sur la terre, la richesse est mouvante, mais les déplacements dans l'échelle des fortunes ne sont que relatifs. Il n'y a pas de mutation économique ni sociale prononcée, mais l'élevage connaît un essor considérable, même si la terre demeure l'élément fondamental de la richesse des hommes et de l'espace urbain. Quant à l'ordre social, il reste traditionnel. Et nulle surprise ici, les deux groupes qui y prédominent, tant du point de vue économique, social que politique, sont les nobles et les bourgeois-marchands. Par ailleurs, la chute de population provoquée par les crises, de même qu'un coefficient familial bas obligent à recourir à l'extérieur pour assurer le renouvellement de la population et des familles. Mais si l'appel à "l'étranger" demeure essentiel jusqu'à la fin des années 1460, cela n'entraîne pas à Brignoles de véritable mobilité sociale. La majorité des mariages unissent des conjoints d'un rang social et économique comparable, ou presque; que l'un d'eux soit étranger n'y change rien. La gestion des patrimoines s'inscrit pour sa part dans une continuité, marquée toutefois d'aménagements. Ces derniers changent parfois de mains, mais les règles de dévolution et de transmission demeurent stables dans l'ensemble. Les biens se transmettent d'abord et avant tout aux enfants, et plus encore aux fils, habituellement privilégiés et tous égaux devant l'héritage. Le fiait ne va pas toujours sans créer de tensions. Malgré l'obligation imposée par le père de maintenir les biens en indivis, il n'est pas toujours possible pour les héritiers de vivre dans la concorde; après un certain temps, diviser et reconstruire est parfois la seule solution envisageable. Le détenteur du patrimoine peut cependant être confronté à un problème plus immédiat. Si la situation familiale est telle qu'un fils doive être écarté de l'héritage, ou encore lorsque tous les fils sont décédés, un gendre est alors accueilli comme fils adoptif. Mais c'est à la fille, continuatrice de la famille à défaut du patronyme, que l'héritage est transmis. La cohésion de la famille et du patrimoine, raison d'être des stratégies matrimoniales et successorales mises en oeuvre, demeure, pour un temps au moins, assurée.
  • PublicationAccès libre
    Femmes, solitude et société à Manosque au XIVe siècle (1314-1358)
    (1987) Guénette, Maryse; Lavoie, Rodrigue
    L'utilisation en détail d'archives judiciaires conservées pour la ville de Manosque de la première moitié du XIV siècle n'a pas servi ici à une étude sur la justice canne technique de répression. Bien sûr, le but premier de cette documentation est de retracer et de mémoriser les comportements criminels en les rendant publics, permettant ainsi de déceler et de quantifier plus ou moins facilement les valeurs et variables délictuelles. Mais au-delà de cette lecture classique, les archives criminelles offrent la possibilité de cerner certains phénomènes particuliers. La solitude féminine en est un; à travers la diversité des situations où elle se vit, elle fournit une approche problématique éclairante à" l'étude d'une société en relation avec les conditions qu'elle génère. Si certains principes sont globalement acceptés par la collectivité manosquine, celui de la solitude au féminin est pour sa part dénoncé et rejeté. Il ne peut être admis, car vivant seules, ces femmes n'entrent pas dans les normes reconnues; non seulement elles ne sont pas mariées, mais elles ne présentent pas cette nécessaire référence masculine. Elles n'ont d'autre garantie à offrir que leur solitude. Cette dernière devient alors le pôle central de leur existence, l'élément autour duquel s'articulent et s'expliquent les différentes attitudes adoptées par la collectivité à leur égard. Puisqu'elles ne se conforment pas aux modèles établis, les femmes seules sont marginalisées; les mécanismes et les conditions de cette marginalisation apparaissent au fil des documents. La collectivité met en place un processus de désignation, basé essentiellement sur des critères négatifs; corme ces femmes ne peuvent fournir de référence officielle, c'est leur solitude qui servira à les désigner. En les identifiant comme "femmes sans homme", non seulement on publicise leur état, mais on rend également officielle leur non intégration au réseau habituel des solidarités, ce qui a pour conséquence de les exposer plus facilement à la violence puisqu'elles ne sont pas protégées. Par leur mode de vie, les femmes seules se sont exclues des mécanismes fonctionnels de la communauté, justifiant par là-même les attitudes d'exclusion adoptées par la collectivité. Leur sociabilité apparait vécue à deux niveaux: tout d’abord, celui de la collectivité où elles vivent, mais aussi et surtout du fait de leur état; c’est leur solitude qui explique les conditions dans lesquelles se déroule leur vie. Bien sûr, la question de l’honneur sexuel est importante, mais elle n’apparait pas fondamentale. Plus que de défendre leur réputation il est important pour les femmes seules d’assurer leur subsistance et leur protection. La solitude explique ici encore leur délinquance; en les confinant à la pauvreté, elle fait des délits économiques la principale composante de cette délinquance. Elle les oblige également à assurer seules leur défense, et le nombre d’accusations d'agressions, tant physiques que verbales, portées centre ces femmes montre bien le besoin qu’elles ont de se protéger, d’autant plus qu’elles sont très souvent la cible de violences physiques plus ou moins graves. Les conditions de vie auxquelles font face les femmes seules les poussent souvent à changer de lieu de résidence, et de fait une population flottante assez importante, constituée d’étrangères, de vagabondes et de prostituées, est présente à Manosque dans les années retenues. L’errance apparait alors comme un mode de vie consécutif à la Solitude et à la pauvreté; il n’est pas choisi par les femmes seules, mais généralement imposé par les attitudes collectives adoptées à l’égard de ces déméres. Ces femmes éveillent d’autant plus la méfiance qu’elles mêlent l’embauche temporaire et la prostitution au vagabondage, au gré des circonstances; elles ne sont pas enracinées dans un milieu fixe. L’espace urbain dans lequel s'insèrent les femmes seules génère une sociabilité à la mesure de ses habitants; ce sont les habitudes de vie qu’ils se créent, les valeurs qu’ils se reconnaissent et les structures collectives qu’ils se donnent qui déterminent les conditions de leur existence sociale. Plus encore que de leur propre perception, l’existence des femmes seules dépend des attitudes pratiques et mentales de leur entourage. Se plaçant à l’extérieur de l’espace social normatif admis par le groupe, les femmes seules rompent le "contrat implicite" qui les lie à la communauté et sont ainsi reconnues isolées par leur différence. Elles sont acceptées au sein de la collectivité, à condition toutefois qu’elles ne réclament pas une reconnaissance morale et qu’elles acceptent de voir leur différence publicisée. En ce qui les concerne, il ne saurait être question d’une quelconque égalité sociale.