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Personne :
Randriamananjanahary, Andriamahay Jonah

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Randriamananjanahary

Prénom

Andriamahay Jonah

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Université Laval. Faculté de théologie et de sciences religieuses

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    Dignité des patients cérébrolésés réanimés par ventilation non thérapeutique pour le besoin d'autrui. Réflexion éthique théologique à l'aide de la Théorie de la reconnaissance
    (2022) Randriamananjanahary, Andriamahay Jonah; Jobin, Guy
    À partir des années 1950, la ventilation mécanique a été utilisée dans les soins comme moyen d'assistance respiratoire, notamment lors de l'épidémie de poliomyélite. Grâce à la ventilation, certains patients voués à la mort sont réanimés et maintenus en vie par cette technique. À partir des années 1960, grâce au progrès de l'immunologie, de la thérapie antirejet et de la chirurgie, la ventilation mécanique est utilisée comme support d'assistance respiratoire dans le cadre de la transplantation d'organes. À partir des années 1990, elle sera utilisée pour minimiser la dégradation des organes en attente de prélèvement de patients donneurs. Les patients cérébrolésés dont la mort est imminente, ainsi que des patients en état de mort cérébrale, sont des candidats à cette pratique. Cette nouvelle technique, nommée « ventilation non thérapeutique » accorde, non seulement la préservation des organes, mais permet à l'équipe médicale de planifier, d'organiser les opérations de prélèvement et de transplantation. En outre, elle contribue à maintenir une respiration artificielle à une femme enceinte cérébrolésée grave jusqu'au terme de sa grossesse. Si l'évolution de cette technique de ventilation artificielle a offert de nouvelles possibilités, elle suscite de nouvelles interrogations éthiques. Bien que certains donneurs puissent donner un consentement éclairé, garant de l'autonomie, le fait de réanimer les patients pour les besoins d'autrui suscite des questionnements. De plus, dans le cas des patients cérébrolésés, l'absence de directive anticipée pose un problème. La question se pose : n'y a-t-il pas un risque de réifier l'être humain, le considérer comme un objet ? À cela s'ajoute la question du respect de la dignité de ces patients : le fait de les réanimer pour le besoin d'autrui respecte-t-il la dignité de la personne ? Bien que ces interrogations aient été abondantes à partir des années 1960, la littérature démontre qu'il n'y a que peu d'intérêt dans l'analyse de la ventilation artificielle comme moyen technique et comme objet de recherche. Pourtant le constat est clair, depuis l'usage clinique de la ventilation artificielle, l'émergence de cas cliniques inédits, situés entre la vie est observée. Ces situations engendrent des dilemmes éthiques. La question se pose donc: comment cette technique de ventilation est-elle arrivée à franchir le stade de l'usage non-thérapeutique ? Un survol de l'évolution du souffle antique vers la ventilation mécanique nous montre que le souffle a perdu sa charge religieuse et divine au cours des siècles. Le souffle contemporain est réduit à une notion purement physiologique d'échange gazeux. Il n'est plus un indicateur de vie, dont l'absence évoque la mort. Il est substituable par une machine telle que la ventilation mécanique. De plus, il y a un paradoxe. La présence de souffle ou de respiration naturelle était jadis garant et signe de vie. Désormais, un patient déclaré en état de mort cérébrale continue à respirer grâce à la ventilation artificielle, mais n'est plus considéré en vie. La mort devient un évènement technicisé, maitrisable, dépendant du statut du cerveau. Cela pourrait être expliqué par le fait que le souffle antique, l'âme sont intériorisés au cours des siècles pour transmigrer dans le cerveau. Pour mieux clarifier les processus d'évolution et de transformation de la technique en lien avec les patients cérébrolésés, nous faisons appel à différentes théories. Le cadre théorique développé par le théologien et historien Jacques Ellul nous a permis de comprendre la progression, la finalité et l'évolution de la ventilation artificielle dans le temps. En outre, grâce à la mobilisation de théories sociales, autour de la déshumanisation de Nick Haslam, il nous est possible d'apporter un nouvel éclairage sur les critères et les situations qui conduisent à considérer les patients comme des êtres non-humains ou comme des objets. La théorie de la reconnaissance d'Axel Honneth nous a servi à discerner non seulement le contexte d'évolution de la technique, mais également de comprendre pourquoi les patients cérébrolésés peuvent être réifiés, instrumentalisés pour le besoin d'autrui. À partir des axes de réflexion issus de la théorie de la reconnaissance et des constats, nous proposons une réflexion éthique théologique autour des trois formes de reconnaissance, à savoir l'amour, le droit et la solidarité. La théologie, par ses réserves de traditions et d'histoire, nous apporte un nouvel éclairage sur la condition particulière des patients cérébrolésés et apporte des balises pour contrer les processus potentiels de déshumanisation et de réification.