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Personne :
Matimi, Jean-Christophe

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Matimi

Prénom

Jean-Christophe

Affiliation

Faculté des lettres, Université Laval

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Voici les éléments 1 - 1 sur 1
  • PublicationAccès libre
    Tradition et innovations dans la construction de l'identité chez les Shamaye (Gabon) entre 1930 et 1990
    (1998) Matimi, Jean-Christophe; Jewsiewicki, Bogumil
    Depuis une dizaine d'années, on assiste parmi les historiens à la naissance d'une nouvelle forme de traitement de la question ethnique en Afrique. On récuse l'habitude de considérer les ethnies comme des phénomènes qui s'imposent à nous tels quels (donc immuables), alors que l'ethnie serait d'abord un phénomène historique donc changeant à travers l'époque et le milieu. Notre étude du processus de formation de l'identité shamaye s'inscrit dans cette pratique nouvelle de l'étude des ethnies africaines. Elle s'attèle à rechercher à travers le temps, les "racines d'identification" des Shamaye à travers le questionnement du comportement des Shamaye qui ainsi définissent leur identité collective. Autour d'un support méthodologique central, les récits de vie, nous avons diversifié nos approches (parmi lesquelles l'analyse historiographique a pris une place importante) et nous sommes arrivé à la conclusion que, ces soixante dernières années, l'identité shamaye s'est construite autour d'un subtile mélange entre éléments "traditionnels" et éléments nouveaux, qui sont autant des innovations culturelles que de comportements empruntés ailleurs. Concrètement, ce travail a montré que l'identité shamaye est d'abord un fait de discours. Un premier discours, d'abord "étranger" aux Shamaye, est le texte écrit qui aligne une série d'éléments linguistiques, historiques et anthropologiques qui leur confère une identité. Récemment, avec le progrès de la scolarisation, les Shamaye ont "découvert" ce discours et l'ont adopté et intégré dans leurs stratégies identitaires qu'on peut qualifier de stratégies de survie politique. L'identité shamaye est aujourd'hui ouvertement perceptible dans leur propre discours historique. Le discours historique (identitaire) qui insiste sur les lieux de mémoire communs au groupe est rendu nécessaire par la compétition politique et sociale contemporaines. Il a pour matrice l'unité originelle du groupe, sa dislocation et son unité retrouvée à travers les comportements unificateurs des Shamaye. L'identité c'est aussi un ensemble de comportements propres aux Shamaye, observables dans des circonstances et au sein des structures bien précises comme le lignage. Ce dernier transmet la parenté et réunit ses membres autour de la descendance et du souvenir d'un ancêtre commun et d'une devise commune. Les distances géographiques s'effacent rapidement au profit des liens lignagers même quand ces derniers ne sont pas mis en évidence. Le mariage est une des occasions où on peut observer les stratégies identitaires des Shamaye. Ces soixante dernières années, les Shamaye ont sauvegardé les mêmes circuits matrimoniaux dont la pérennité étonne. Les sociétés initiatiques sont des entités où on observe la différenciation entre les Shamaye et leurs parents Bakota. Chaque ethnie pratique d'un discours sur l'origine de ces sociétés et des chants qui lui sont propres. L'identité shamaye se manifeste par un ensemble d'emblèmes et de symboles. Il s'agit d'abord du nom propre qui, au Gabon, constitue à côté de la langue le premier élément de différenciation ethnique. L'analyse de l'idéologie des symboles politiques Kumômbuka et Kumukaka a permis d'observer deux pouvoirs qui se complètent. L'étude des symboles religieux a révélé que les Shamaye distinguent les éléments d'essence pratique (parce qu'ils exaucent les voeux des humains) de ceux d'essence morale et philosophique. L'usage que les Shamaye font de ces symboles s'adaptent aux tâches nouvelles imposées par la commercialisation et l'urbanisation de la vie.