Pour savoir comment effectuer et gérer un dépôt de document, consultez le « Guide abrégé – Dépôt de documents » sur le site Web de la Bibliothèque. Pour toute question, écrivez à corpus@ulaval.ca.
 

Personne :
Moisan, Caroline

En cours de chargement...
Photo de profil

Adresse électronique

Date de naissance

Projets de recherche

Structures organisationnelles

Fonction

Nom de famille

Moisan

Prénom

Caroline

Affiliation

Université Laval. École de psychologie

ISNI

ORCID

Identifiant Canadiana

ncf13693094

person.page.name

Résultats de recherche

Voici les éléments 1 - 1 sur 1
  • PublicationAccès libre
    Exploration des attitudes à l'égard de la grossesse chez les jeunes femmes inuites du Nunavik
    (2021) Moisan, Caroline; Bélanger, Richard E.; Muckle, Gina
    Au Nunavik, en 2017, près d'une femme sur trois (31%) âgée de 15 à 19 ans a déjà vécu une grossesse. Bien que le taux de grossesses à l'adolescence au Nunavik soit un des plus élevés au monde, aucune étude n'a documenté les attitudes à l'égard de la grossesse chez les jeunes femmes inuites du Nunavik. Pourtant, on sait qu'être ambivalente, indifférente ou favorable à l'égard de la grossesse sont des attitudes associées à une utilisation absente ou irrégulière des méthodes contraceptives, ainsi qu'à la survenue d'une grossesse en population générale non autochtone. L'ambivalence serait particulièrement fréquente chez les adolescentes, et entrainerait des taux élevés de grossesses chez celles-ci. Cette thèse vise globalement à améliorer notre compréhension du phénomène des grossesses adolescentes chez les jeunes femmes inuites âgées de 16 à 20 ans au Nunavik. Elle poursuit trois objectifs : a) examiner chez ces jeunes femmes la répartition des attitudes à l'égard de la grossesse; b) déterminer les caractéristiques sociodémographiques, psychosociales, socioculturelles et comportementales des jeunes femmes dont l'attitude à l'égard de la grossesse est susceptible de mener à sa survenue; et c) explorer l'expression de l'ambivalence à l'égard de la grossesse dans ce même groupe, ainsi que les thèmes sous-jacents. Cette thèse à devis mixte s'inscrit dans le champ de la psychologie sociale et est nichée dans l'Enquête de Santé inuite du Nunavik Qanuilirpitaa? 2017. Son volet quantitatif, qui couvre les deux premiers objectifs, se base sur les données de cette enquête relativement aux femmes âgées de 16 à 20 ans (n = 172). Son volet qualitatif, qui lui vise à répondre au troisième objectif, repose sur des entrevues individuelles menées avec des jeunes femmes ayant participé au volet quantitatif et ayant vécu une grossesse dans les 12 mois précédents l'enquête (n = 15). Nos résultats quantitatifs indiquent que les attitudes susceptibles de contribuer à la survenue d'une grossesse, soit être ambivalente, indifférente ou favorable, sont majoritaires chez les adolescentes participantes, parmi elles, l'ambivalence étant la plus fréquente. Les résultats bivariés font ressortir diverses caractéristiques sociodémographiques, psychosociales et socioculturelles propres aux jeunes femmes ayant une attitude susceptible de mener à une grossesse, comparativement à celles ayant une attitude défavorable. Elles ont davantage tendance à travailler, à rapporter moins d'interactions positives avec leurs proches, ainsi qu'à présenter un score supérieur à un outil culturellement adapté visant à cerner les avantages associés à la grossesse (en anglais, le Benefits of Childbearing [BOC]; Rocca et al., 2013). Les résultats multivariés, ajustés pour la survenue d'une grossesse, font quant à eux ressortir seulement des caractéristiques socioculturelles associées aux attitudes susceptibles de mener à une grossesse. En effet, les résultats multivariés démontrent uniquement une association entre ces attitudes et un score élevé au BOC. Des régressions logistiques réalisées pour chaque item du BOC révèlent par la suite que la perception qu'avoir un enfant consolide la relation avec l'autre parent et que cet événement favorise l'obtention d'un logement sont des avantages perçus associés aux attitudes tendant à mener à une grossesse. Les résultats qualitatifs, pour leur part, explorent les diverses facettes de l'ambivalence des adolescentes inuites à l'égard de la grossesse. L'ambivalence a été exprimée par le biais de cognitions et d'affects positifs et négatifs simultanés, lesquels peuvent être traduits par des avantages et des inconvénients liés à une grossesse. Parmi les thèmes qui ont émergé du discours des participantes ambivalentes, on trouve l'importante valorisation de l'enfant et de l'expérience de la maternité dans la société inuite, l'utilisation irrégulière de méthodes contraceptives, la perception plutôt biaisée du risque de vivre une grossesse et l'âge idéal perçu pour vivre une grossesse. Cette thèse a suivi les lignes directrices en matière de recherche recommandées par différences instances autochtones. Elle répond notamment à une priorité de santé exprimée par des représentants nunavimmiuts soucieux d'une compréhension accrue des grossesses à l'adolescence et des besoins qui les entourent, et met en lumière les savoirs expérientiels inuits à toutes les étapes du processus de recherche. Ses résultats, discutés en conclusion, permettent d'améliorer notre compréhension des grossesses à l'adolescence chez les jeunes femmes inuites du Nunavik tout en supportant mieux les adolescentes dans leur processus réflexif quant à leur désir de grossesse et leur vécu d'une grossesse à cet âge.